Le Sénégal a fait le choix d’exploiter les solutions de financement offertes par la finance islamique en devenant le premier pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à émettre un sukuk en juin 2014. Il a récidivé le 20 juin dernier en émettant un deuxième emprunt sukuk d’un montant de 150 milliards de francs CFA (230 millions d’euros).
La Société islamique pour le développement du secteur privé (SID), filiale de la Banque islamique de développement (BID), a arrangé l’opération.
Chaque porteur de sukuk disposera d’un droit de copropriété sur les actifs du fonds commun de titrisation et de créances (FCTC) proportionnel au nombre de parts possédés.
La transaction se présente ainsi :
- Le Fonds émet 15 millions de parts sukuk d’une valeur nominale de 10 000 FCFA (15,24 €) l’unité pour les investisseurs et recevra en retour 150 milliards de francs CFA.
- Le Fonds va ensuite utiliser le montant collecté pour acheter l’usufruit des actifs sukuk qui seront mis en location à la République du Sénégal avec une marge de profit de 6 % par an.
- La République du Sénégal en tant que locataire va payer un loyer semestriel au Fonds.
- Le Fonds utilisera les revenus provenant des loyers pour effectuer les remboursements périodiques (principal et profit) aux titulaires de sukuk.
- Au moment du rachat ou à la survenance d’un évènement de dissolution, la République du Sénégal rachètera l’usufruit des actifs de sukuk conformément aux termes du contrat de rachat.
L’aéroport international Léopold Sedar Senghor en usufruit
L’actif sukuk consiste en l’usufruit d’une partie de l’aérogare de l’aéroport international Léopold Sedar Senghor du Sénégal. L’actif sukuk contient les halls de départ et d’arrivée, les bâtiments de la direction générale, les parkings, les hangars et les bâtiments annexes.
L’émission des parts du FCTC « Sukuk État du Sénégal 6 % 2016-2026 » est ouverte aux personnes physiques et morales des pays membres de l’UEMOA ainsi qu’aux investisseurs institutionnels régionaux et internationaux.