À l'heure où ses voisins européens comme le Royaume-Uni et le Luxembourg embrassent chaleureusement le développement de la finance islamique, l'Italie lui ferme la porte.
La troisième plus grande économie de la zone euro, en dépit d'être ébranlée par des problèmes économiques et financiers inquiétants, semble fermer ses portes aux instruments islamiques : d’après Islamic Finance News, le gouvernement a rejeté un projet de proposition de loi pour une émission souveraine de sukuk lequel n’a jamais été présenté au Parlement.
Stefano Padovani, associé du cabinet d'avocats milanais NCTM qui a présenté ce projet de proposition de loi, a ainsi déclaré : « Malheureusement, la proposition n'a jamais été considérée et n'a jamais été soumise au vote du Parlement parce qu’en l’absence de volonté politique le ministère des Finances n'était pas intéressé. »
Le gouvernement de Paolo Gentilonia a sans aucun doute raté l’opportunité de donner une bouffée d’oxygène au financement de son économie, lui permettant de rejoindre les rangs des émetteurs européens ayant réussi à attirer l’attention des investisseurs moyen-orientaux.
Les autres pays européens intéressés par ce financement alternatif
Pour mémoire, le Royaume-Uni, en 2014, a pu lever 200 millions de livres, suivi du Luxembourg avec une émission souveraine de 200 millions d'euros, lesquels ayant été sursouscrits au moins 10 fois. Une décennie plus tôt, le gouvernement allemand de l'État de Saxe-Anhalt a levé 100 millions d'euros sur les marchés de capitaux islamiques, en étant le premier état d’Europe à émettre un sukuk souverain.
L'espoir d’assister à une émission italienne de sukuk souverain a-t-il disparu ? Dur à dire. L’actuel ministre des Finances semble avoir peu d'intérêt pour cette forme de financement alternatif bien que la Commission des finances de la Chambre des représentants ait formulé une proposition de loi sur le traitement fiscal des contrats financiers islamiques à l’instar des instructions fiscales relatives aux instruments financiers islamiques adoptées par la France en 2009 et 2010.