Colloque de Finance Islamique organisé par la faculté des sciences islamiques de Paris
Dimanche 19 février 2017 s’est tenu le premier colloque de Finance Islamique organisé par la faculté des sciences islamiques de Paris (FSIP).
Cet événement a été l’occasion de s’adresser à la fois à un large public non initié ainsi qu’à de nombreux spécialistes et professionnels venus se rencontrer afin d’échanger sur l’édification de la finance islamique au Maghreb et en Europe.
Cheikh Tahar MAHDI, chef de département, professeur à la faculté des Sciences Islamiques de Paris, juriste spécialiste du droit canonique musulman et membre du conseil européen de Fatwa et des recherches, a ouvert la colloque en rappelant les principes généraux du droit musulman des affaires : à la fois moraux et juridiques qui sont les soubassements d’un système éthique par excellence où l’humanisme profond qui le guide ne l’empêche pas de demeurer très réaliste et pragmatique. Il a également insisté sur son efficacité, sa robustesse et sa solidité largement prouvées et démontrées face aux crises financières des dernières décennies. En effet, le système financier islamique a été préservé par la crise systémique et transcontinentale de 2008 qui a ravagé les sociétés et appauvri des millions d’êtres humains.
Lui a succédé Monsieur Nasser HIDEUR, directeur général de la banque Al Salam Bank Algeria, son intervention a permis de comprendre quels étaient les défis à surmonter pour l’implémentation d’une banque Charia compatible dans un environnement conventionnel. Cette intervention profonde et passionnante a permis à l’assemblée de saisir les processus techniques, fiscaux et juridiques puisés aussi bien dans le droit civil que dans le droit musulman nécessaires à l’intégration d’une banque islamique dans un environnement conventionnel. Monsieur Nasser HIDEUR, en détaillant l’expérience pratique de la banque dont il est le Directeur Général, Al Salam Bank Algeria ; a fait la démonstration que la souplesse du système financier islamique permet cette implémentation en douceur et sans complication si le législateur procède à quelques aménagements mineurs pour pour l’accueillir. Il a d’ailleurs rappelé que le monde arabo-musulman a été pionner en la matière car ce type d’établissement financier n’existait pas il y a 50 ans.
La dernière intervention de ce colloque était celle de Monsieur Ezzedine GHLAMALLAH directeur de SAAFI, cabinet de conseil en assurance Takaful et finance islamique. Son intervention a permis à l’assemblée de saisir qu’elles étaient les perspectives de développement de la finance islamique. Il a pu également revenir sur son expérience de praticien acquise sur le marché français depuis quelques années notamment au travers de la rédaction dans les contrats Takaful famille de clauses bénéficiaires selon les règles de l’islam. Les échanges ont ensuite porté sur la possibilité de créer une mutuelle Takaful et d’autres solutions assurantielles répondants aux besoins des musulmans d’Algérie et de France.